Sélection thématique été 2025 no 3 : Des profils d'entreprises de qualité en solde
- q.dyon
- 19 août
- 5 min de lecture

Edenred
- Baisse depuis les plus hauts : -58%
- Pourquoi s’y intéresser : Parce qu’Edenred est une machine à cash que le marché ne valorise pas du tout. En 3 ans, Edenred a généré 2.6 milliards de free cash-flow cumulés. C’est environ 40% de sa capitalisation actuelle (6.3 milliards). Et ce alors, qu’Edenred a fortement investit pour sa croissance en multipliant les rachats (l’endettement a ainsi augmenté de 1.5 milliards en 2 ans). Face à la chute de son cours de bourse, le groupe rachète maintenant agressivement ses actions (-4% d’actions en circulation à fin 2024).
- Facteurs de risques : Le risque est ici réglementaire, à savoir plafonnement des commissions (Italie, France), voire carrément une reprise en main étatique (comme évoqué un temps au Brésil) de la prestation de service sur les tickets restaurants. Les risques réglementaires ont faits feu de tout bois et expliquent la défiance sur le titre. Or, à part l’Italie, qui a plafonné ses commissions, la matérialisation du risque n’a pas eu lieu au Brésil ou en France. L’ajustement du cours à la baisse sur ses craintes n’a pas été contrebalancé une fois les inquiétudes dissipées.
- En résumé : C’est peu dire qu’Edenred a été dans l’œil du cyclone suite aux incertitudes réglementaires un peu partout sur ses marchés clés. Le marché a été prompt à ajuster les multiples à la baisse. Tellement qu’il ne valorise plus du tout un modèle très fortement générateur de cash ni une croissance solide (> à 5% par an) là où pourtant, en Europe, la croissance devient une denrée rare en 2025.
Interparfums
- Baisse depuis les plus hauts : -48%
- Pourquoi s’y intéresser : Parce qu’Interparfums offre un solide profil de croissance. Le CA a augmenté de 140% depuis 2020 alors que depuis 2014, le groupe a publié 7 exercices avec une croissance dépassant les 10%. La licence Lacoste obtenue pour 15 ans en 2024 offre un potentiel de croissance clé pour la suite.
- Facteurs de risques : Le renouvellement des licences. Interparfums dépends d’accords de licence négociés pour des périodes de 5 à 15 ans. En ne renouvelant pas certaines licences, Interparfums peut perdre une part importante de son chiffre d’affaires. En 2012, la perte de la licence Burberry qui représentait alors 50% du CA d’Interparfums avait entraîné une baisse de 35% du CA en 2 ans. Le renouvellement récent des licences Van Cleef & Arpels (2023) et de la licence Coach (2024) ont toutefois levé des incertitudes majeures.
- En résumé : Une action de croissance à moins de 20x les profits 2025, qui n’est pas endettée (cash net = 57M€). Mais qui reste dépendante d’un modèle d’accords de licences à l’heure où nombre de gros acteurs (Richemont, Kering) réfléchissent ou actent un retour sur le segment des parfums.
Ipsos
- Baisse depuis les plus hauts : -44%
- Pourquoi s’y intéresser : Parce qu’Ipsos est vraiment peu chère (PE 2025 < à 8) pour une situation financière saine et une bonne rentabilité. Ipsos propose en outre un profil intéressant de challenger (3ème mondial sur son marché) qui souhaite grandir avec pour y arriver, une politique de croissance externe agressive (rachat BVA, discussions puis abandon du rachat de Kantar média).
- Facteurs de risques : La croissance est un réel point d’interrogation. S’il y a du mieux depuis 2020, la décennie 2010 a été en quelque sorte une décennie perdue avec une vraie panne de croissance : entre 2012 et 2018, Ipsos n’a pas été capable d’augmenter son CA.
- En résumé : Ipsos se paye très peu chère pour une bonne situation financière. Les inquiétudes du marché qui portent à la fois sur la croissance et sur une stratégie d’acquisition qui pourrait être vue comme trop ambitieuse (mauvaise réaction en bourse suite aux discussions pour le rachat de Kantar) sont sans doute exagérées.
Planisware
- Baisse depuis les plus hauts : -43%
- Pourquoi s’y intéresser : Parce que c’est l’une des rares belles introductions en bourse sur le marché Français de ces 3 dernières années dans une cote de plus en plus amoindrie.
- Facteurs de risques : Le ralentissement de la croissance. Planisware a affiché une croissance moyenne proche de 20% par an sur ses 4 derniers exercices. Le management avait guidé le marché sur une croissance similaire en 2025 avant de rétropédaler pour annoncer une croissance 2 fois inférieure autour de 10%.
- En résumé : Si malgré la baisse la valorisation n’est pas extrêmement attractive à première vue (PE 2025 = 25), Planisware garde beaucoup d’arguments pour elle. L’entreprise est très rentable (25% de marge nette), génère beaucoup de cash et n’a pas de dettes (position cash net de 159 millions).
Vétoquinol
- Baisse depuis les plus hauts : -63%
- Pourquoi s’y intéresser : Parce que Vétoquinol est complètement sortie des radars des investisseurs.
- Facteurs de risques : Difficile de mettre en évidence un vrai risque ici. Une croissance molle serait sans doute le plus gros risque pour une entreprise qui évolue sur un marché structurellement porteur où les dépenses pour les animaux domestiques ne cessent d’augmenter (chiens et chats = 70% du CA de Vétoquinol)
- En résumé : Là ou Virbac est actif sur les opérations de croissance externe, Vétoquinol s’est endormie en attente d’opportunités intéressantes qu’elle ne trouve pas. A 14x les bénéfices 2025, la valorisation est très raisonnable pour une entreprise qui a en outre un profil cash (200 millions de cash net dans les caisses). Si son profil de croissance est moribond voire franchement décevant depuis 2021 (CA +3.5% depuis 2021), le marché oublie un peu vite la tendance structurellement à la hausse des dépenses sur les animaux de compagnie qui porte Vétoquinol sur le LT. Un dernier chiffre qui devrait rassurer : avant ce passage à vide, Vétoquinol avait enchaîné 18 exercices consécutifs de croissance ininterrompue jusqu’à 2022.
Wolters Kluwer
- Baisse depuis les plus hauts : -37%
- Pourquoi s’y intéresser : Parce qu’il faut remonter à 2011 pour trouver trace d’une correction aussi importante sur Wolters. Wolters Kluwer, éditeur de logiciels coté à Amsterdam est un groupe très rentable (marge nette 18%) et qui génère beaucoup de trésorerie (quasi 5 milliards de free cash-flow en cumulé sur les 4 derniers exercices). L’entreprise est aussi très agressive sur ses rachats d’actions : -20% d’actions en circulation depuis 2016.
- Facteurs de risques : Il y a 2 points un peu plus négatifs sur le dossier. D’abord la croissance, loin d’être exceptionnelle sur le long terme avec seulement 80% de hausse du CA en 20 ans, et ce malgré diverses acquisitions. L’endettement de 4 milliards est un autre élément négatif même si la très forte génération de cash atténue très largement les risques.
- En résumé : Les actions les plus qualitatives offrent le moins de corrections importantes. Sur Wolters, c’est une correction inédite en 15 ans. La direction devrait en outre profiter de la chute pour continuer à agressivement racheter ses actions.
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